La Commission Episcopale Justice et Paix et la Commission Diocésaine Justice et Paix de Kinshasa ont organisé une journée de sensibilisation au Centre Lindonge ce Lundi 21 février 2022. Cette activité a ciblé des femmes, jeunes et personnes vivant avec handicap, membres des structures de la société civile. En premier lieu, il était question de les doter des connaissances nécessaires afin qu’ils s’imprègnent du rôle de la société civile dans le processus électoral. Ensuite, les mobiliser à suivre à la loupe chaque étape du cycle électoral après la publication de la feuille de route de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). « À travers la feuille de la route de la CENI, les acteurs de la société civile doivent identifier les activités et les indicateurs qu’ils doivent suivre et lancer des alertes aux animateurs publics au moment opportun. Pour ce faire, ils doivent comprendre la composition de cette feuille de route et les activités que la CENI a programmées et celles qui intéressent la société civile afin de faire un suivi. Les femmes et les jeunes constituent la majorité de notre population. Ce sont ces deux catégories qui constituent et constitueront le corps électoral le plus important. C’est la raison pour laquelle nous avons favorisé plus les femmes et les jeunes d’assister à ce renforcement des capacités afin qu’ils puissent jouer leurs rôles au moment opportun », a déclaré à la presse le secrétaire exécutif de la commission diocésain Justice et Paix de l’Archidiocèse de Kinshasa, Samuel Ntumba. S’exprimant sur la feuille de route de la CENI, le responsable du programme éducation civique et élection à la CEJP/CENCO, Cyrille Ebotoko, a mis en exergue les incertitudes de la CENI quant au respect du délai constitutionnel. « La CENI a parlé des contraintes. Mais, nous parlons d’incertitudes. Nous avons souhaité que les éléments qui ont été relevés comme des contraintes par la CENI soient convertis en mesure de mitigation. Parce que dans toute planification, on peut toujours identifier quand on fait l’analyse des éléments de blocage qui peuvent être internes comme externes. Ce qu’il faut quand on les a identifiés, c’est de mettre en place des mesures de mitigation pour les minimiser. Vous ne pouvez pas les manquer dans toute planification. Nous nous étions posés des questions pourquoi la CENI a parlé des contraintes, au lieu de les présenter et aussi à côté d’elles mettre des mesures de mitigation. Alors, la CENI est incertaine parce qu’on ne lui donne pas l’argent, parce qu’on n’a pas toutes les lois qu’il faut et la CENI pense qu’il n’y a pas de volonté politique. La CENI parle des contraintes par pudeur. Mais, d’après notre lecture de la feuille de route, nous pensons que ce sont des éléments qui fondent les incertitudes de la CENI quant à l’organisation des élections dans le délai », a-t-il fait remarquer. Face à cet état de choses, Cyrille Ebotoko a martelé sur la nécessité pour les organisations de la société civile de mener des plaidoyers auprès des décideurs pour que le tir soit rectifié. « Quand la CENI met ces éléments à notre disposition, c’est pour qu’on les récupère et qu’on en fasse un plaidoyer pour l’aider à avoir ce qu’il faut et mener à bien sa feuille de route », a-t-il préconisé. Ces journées de sensibilisation se sont aussi déroulées à Kenge et à Bandundu-ville. Elles s’inscrivent dans le cadre du projet sur « la promotion de l’éducation civique et électorale pour un engagement actif des femmes et des jeunes en RDC », financé par l’ONG Diakonia et l’Union Européenne. Ce projet est exécuté par le consortium des organisations de la société civile sur l’éducation civique et électorale (COSCEE) auquel la CEJP est l’une des organisation membres. Ledit projet dont le lead est assuré par Institut National Africain de Développement Economique et Social (INADES Formation Congo) a comme objectif majeur l’amélioration en quantité et en qualité de la participation politique, au processus électoral, des jeunes et des femmes ainsi que certains groupes auxquels une attention particulière est importante à l’occurrence les personnes handicapés et les peuples autochtones pygmées.