Les évêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ouvrent, ce lundi 24 juin 2024, leur 61ème Assemblée Plénière.  S.E. Mgr Marcel UTEMBI TAPA, Archevêque de Kisangani et président de la CENCO,  qui a officié cette eucharistie, en la solennité de la nativité de saint Jean-Baptiste,  a mis cette Assemblée Plénière  sous le signe d’action de grâce pour la miséricorde de Dieu dans notre vie, pour toutes les actions de la CENCO en faveur de l’Eglise famille de Dieu qui est RDC et toute notre société. Ci-dessous l’intégralité de son homélie.

 Éminence

Excellence

chers frères et sœurs

 La Parole de Dieu proposée à notre méditation en cette solennité de la Nativité Jean-Baptiste nous parle de la grandeur de la miséricorde de Dieu.  Celle-ci se manifeste concrètement à l’intérieur de tant d’événements de l’histoire du salut.  Nous les voyons au travers des textes bibliques que nous venons d’entendre.  La première lecture (Isaïe 49, 1- 6) se rapporte à la vocation du Prophète Isaïe à qui Dieu a manifesté la grandeur de sa miséricorde dans la gratuité totale de son appel et de son amour : « j’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé.  Quand j’étais encore dans les entrailles de ma mère, il a prononcé mon nom (Is 49, 1). Dieu nous appelle ainsi ! c’est la grande merveille de notre vie.  L’amour de Dieu précède le notre, il nous aime le premier : « en ceci consiste son amour, ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimé » (Jn 4, 7), ce qui invite à l’humilité. La deuxième lecture ( Ac 13, 22-26) nous présente justement l’humilité de Jean- Baptiste qui reconnaît qu’il n’est pas la parole, mais uniquement la voix.  Le secret de sa grande humilité réside dans le fait qu’il est conscient d’avoir été choisi par Dieu pour préparer la venue du Sauveur en proclamant un baptême de conversion.  c’est en toute humilité qu’il proclame :  « c’est lui auquel vous pensez ce n’est pas moi. Mais les voici qui vient après moi, je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales ».  L’Évangile nous indique que la miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite mais une réalité concrète à travers laquelle il révèle son amour (Lc 1, 57-66.80).  Rien ne pouvait prédisposer Elisabeth à enfanter, elle avait deux empêchements : sa stérilité et son  âge avancé.  Et donc Elisabeth et Zacharie n’auraient pas de descendance, tel était leur sort.  Ils en étaient conscients, ls en souffraient, mais Dieu a décidé autrement, il leur a fait grâce comme le dit l’Évangile : « le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde » (Lc  1, 58).  Ce qui paraissait impossible, Dieu l’a rendu possible.  L’amour de Dieu n’est pas une promesse vaine, il est rendu visible, tangible, palpable pour les couples de deux vieillards Élisabeth et Zacharie et leur entourage :  la naissance de Jean-Baptiste est la manifestation de Dieu pour tout son peuple : Dieu fait grâce. Tel est le sens du nom « Jean » donné à l’enfant (cfr. Lc  1, 63). Il fait grâce à nous tous.  Zacharie qui était tenu muet suite à son incrédulité pour avoir douté de la promesse faite par le Seigneur, maintenant, en obéissant à ce que Dieu lui demande – d’appeler l’enfant par le nom de « Jean » -, il recouvre la parole (cfr. Luc 1,64 ). Un homme muet parle :  c’est-à-dire une nouvelle histoire commence.  C’est en toute légitimité qu’il y a cet étonnement du peuple : que sera donc cet enfant ? En réponse à cette question, l’Évangile nous apprend que cet enfant ira jusqu’au bout dans la fidélité à Dieu :  Il mourra Martyr. Jean-Baptiste a été précurseur de Jésus Christ dans sa naissance merveilleuse.  Nous voyons alors en quoi le destin unique de Jean-Baptiste intéresse notre cheminement, individuel et collectif.  Tout comme Élisabeth, Zacharie et lui-même Jean-Baptiste, nous faisons face à tant des défis :  l’affaiblissement de nos corps pas des maladies ou par la vieillesse, les humiliations, les stigmatisations, la pauvreté, le manque d’amour, les incompréhensions, le marque de paix.  Tant de défis qui peuvent même sembler impossible à surmonter.  Par-dessus tout, Dieu ne nous abandonne pas, il vient nous faire grâce par des actions et des gestes qui ne peuvent être perceptibles que par la foi.  Nous sommes ainsi appelés à déceler et à accueillir ce don de Dieu dans notre vie. La 61ème Assemblée Plénière de la CENCO que nous commençons aujourd’hui, nous la voulons aussi être un moment d’action de grâce pour la miséricorde de Dieu dans notre vie, pour toutes les actions de la CENCO en faveur de l’Eglise famille de Dieu qui est RDC et toute notre société. Aussi, rendre grâce à Dieu, c’est être un parfait instrument pour Dieu, se mettre totalement à la disposition de Dieu, toujours prêts à le servir.

 Demandons à Saint-Jean-Baptiste d’intercéder pour nous, que le Seigneur nous accorde la grâce de découvrir la miséricorde Dieu dans notre vie et de l’aimer jusqu’au bout dans la joie.  AMEN.