Au cours de ce saint temps de Carême, le Pape invite à semer le bien pour participer à la magnanimité de Dieu, car « le fruit accompli de notre vie et de nos actions est le ‘fruit pour la vie éternelle ». En ce temps de pandémie, le Saint-Père encourage à placer sa foi dans le Seigneur et, trouvant appui dans sa grâce, à renoncer au mal et à prendre le temps de pratiquer l’aumône avec joie.
Actuellement, la cupidité et l’orgueil, le désir de posséder, d’accumuler et de consommer prévalent trop souvent, regrette François. Or, le Carême est un « temps propice de renouveau personnel et communautaire » qui conduit à la Pâques de Jésus-Christ mort et ressuscité ; un temps qui invite à la conversion « pour que la vie ait sa vérité et sa beauté non pas tant dans la possession que dans le don, non pas tant dans l’accumulation que dans la semence du bien et dans le partage». Dans son message pour le Carême 2022 qui s’appuie sur un extrait de la lettre de Saint Paul aux Galates (Gal 6, 9-10a), le Pape invite à ne pas se lasser de faire le bien, à semer sans perdre courage en vue d’une récolte.
S’unir à la féconde magnanimité de Dieu
Pendant le Carême, les catholiques sont appelés à répondre au don de Dieu en accueillant sa Parole pour développer une docilité prête à son action, et à devenir «des collaborateurs de Dieu». Faire du bien n’est pas «un fardeau», mais «une grâce par laquelle le Créateur nous veut activement unis à sa féconde magnanimité». Si le premier fruit du bien semé se retrouve en nous-mêmes, assure François, l’on ne voit qu’une petite partie du fruit de ce que nous semons. D’ailleurs, le Pape souligne combien semer le bien pour les autres «libère de la logique étroite du gain personnel et confère à nos actions le large souffle de la gratuité, en nous insérant dans l’horizon merveilleux des desseins bienveillants de Dieu.» En outre, précise le Saint-Père, le fruit accompli de notre vie et de nos actions est le «fruit pour la vie éternelle» (Jn 4, 36). La véritable moisson est la moisson eschatologique. Jésus utilise l’image du grain qui meurt en terre et porte du fruit pour exprimer le mystère de sa mort et de sa résurrection ; une image que reprend saint Paul.
Placer son espérance dans le Seigneur
Le Carême appelle à placer sa foi et son espérance dans le Seigneur, en effet, «face à l’amère déception de tant de rêves brisés, face à l’inquiétude devant les défis qui nous attendent, face au découragement dû à la pauvreté de nos moyens, la tentation est de se replier sur son propre égoïsme individualiste et de se réfugier dans l’indifférence aux souffrances des autres». Le Pape invite à ne pas se lasser de prier car nous avons besoin de Dieu. «Suffire à soi-même est une illusion dangereuse». Il répète qu’on ne se sauve pas seul, et que surtout personne n’est sauvé sans Dieu.
“«Si la pandémie nous a fait toucher du doigt notre fragilité personnelle et sociale, que ce Carême nous permette d’expérimenter le réconfort de la foi en Dieu sans laquelle nous ne pouvons pas tenir»”
Outre la prière, le Pape invite à ne pas se lasser d’éliminer le mal, de demander pardon dans le sacrement de la pénitence et de la réconciliation, de lutter contre la concupiscence. Une des voies qui plonge l’homme dans le péché est le risque d’addiction aux médias numériques, précise-t-il. «Le Carême est un temps propice pour contrer ces écueils et cultiver plutôt une communication humaine plus intégrale».
Pratiquer une charité concrète
François appelle également à poursuivre une charité concrète, de pratiquer «l’aumône avec joie», en prenant soin de ses proches, des frères et sœurs blessés sur le chemin de la vie. Il faut les rechercher et non les éviter ; appeler et non ignorer ceux qui veulent être entendus ; visiter et non abandonner ceux qui souffrent de la solitude. Le Pape invite à «prendre le temps d’aimer» les plus petits et les sans défense, les abandonnés et les méprisés, celui qui est victime de discrimination et de marginalisation.
“«Le jeûne prépare le terrain, la prière l’irrigue, la charité le féconde»”
Dans son message de Carême, le Pape exhorte chacun à demander à Dieu «la patience constante du cultivateur pour ne pas renoncer à faire le bien, pas à pas ». Que celui qui tombe tende la main au Père qui relève toujours. En ce temps de conversion, « trouvant appui dans la grâce de Dieu et dans la communion de l’Église », le Pape invite à semer le bien, sans perdre courage. « Avec le don de la persévérance, nous obtiendrons les biens promis pour notre propre salut et celui des autres ». Il invite à s’unir au Christ et à goûter d’avance la joie du Royaume des Cieux.
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